Parsus et Giono en trois dates En juillet 1962, Pierre Parsus passe une heure au Paraïs pour montrer à Giono les toiles de sa prochaine exposition consacrée aux Géorgiques. Giono apprécie beaucoup les tableaux, le courant passe bien entre les deux hommes et Parsus garde encore aujourd’hui (il a eu 100 ans en juin 2021) un souvenir indélébile de cette rencontre. En 1972, deux ans après la mort de Giono, Parsus illustre Regain pour les éditions du Grésivaudan à Grenoble, un ouvrage magnifique, tiré à 250 exemplaires. Et le 28 septembre 2019, dans le cadre des Correspondances de Manosque, l’Association des Amis de Jean Giono reçoit officiellement la toile que le peintre a décidé de lui offrir, « Arsule et Panturle », qui, depuis, a trouvé sa place dans le salon de lecture des visiteurs du Paraïs. Peindre l’invisible. Portrait de Pierre Parsus, artiste peintre Un film de Raymond Achilli (52’-2018) https://heptafilms.fr/peindre-linvisible/ Bien plus que le portrait d’un « artiste peintre », c’est le portrait d’un homme que dresse Raymond Achilli. Un homme qui, grâce à un professeur de dessin, fit dans sa jeunesse la découverte bouleversante du fait qu’il était peintre, qu’il portait sur le monde un regard de peintre, un regard qui scrute le réel mais cherche au-delà. Pour paraphraser Jean Giono, Pierre Parsus « s’est ajouté » au monde qu’il observe, le transcende, le réinvente. Sa vie sera une perpétuelle quête d’une « vérité » que les yeux seuls ne peuvent voir et qu’il tentera de découvrir et d’exprimer par la peinture. « Les couleurs sont des sentiments » dit-il. « La peinture est une prière. »
Raymond Achilli, qui connaît bien Pierre Parsus pour l’avoir filmé dans le cadre de la grande exposition rétrospective qui lui a été consacrée au Pont du Gard en 2017, le filme ici dans son atelier à Castillon-du-Gard : on le voit peignant, toujours avec énergie, juché sur son petit « scooter » car son grand âge a réduit sa mobilité. On le voit aussi évoquer les grands moments de sa vie : sa révélation de Cézanne et du Midi, son long séjour en Algérie, qui l’a ouvert à la lumière, son travail sur les vitraux d’une église de Nîmes, son initiation brutale à l’invisible caché derrière le réel, son étude de l’alchimie à travers Le Couronnement de la Vierge d’Enguerrand Quarton, le célèbre tableau qui se trouve à Villeneuve-lès-Avignon… Le temps n’a pas altéré la fougue, l’exaltation, la passion ni la lucidité de cet homme de plus de cent ans aujourd’hui, qui ne cesse de chercher et de peindre « l’invisible ». Les commentaires sont fermés.
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