C'est à notre ami et adhérent Davide Vago, Professeur associé à l'Université catholique de Brescia, que l'on doit un ambitieux projet culturel pédagogique et scientifique autour de l'oeuvre de Giono en Italie. Initié à l'occasion de l'événement "Bergamo-Brescia capitale européenne de la culture 2023", le programme conçu en partenariat entre l'Università Cattolica del Sacro Cuore de Brescia et l'Institut français de Milan permet aux participants de connaître l'oeuvre de Giono grâce à des cours, conférences, exposition à la bibliothèque la Faculté des langues et littératures étrangères de l'université, mais aussi de découvrir le patrimoine architectural et artistique de la cité de Brescia, et en particulier son coeur historique tel qu'évoqué longuement par Giono dans le pittoresque récit de son Voyage en Italie en 1951. Après une fabuleuse déambulation nocturne dans la cité, c'est au comptoir matinal d'un bar et de sa prodigieuse machine à café que l'écrivain déclare qu'il n'est "pas venu ici pour connaître l'Italie, mais pour être heureux" : Brescia ou la chasse au bonheur...
Le programme se déroule de février à avril 2024, et vient d'accueillir le 29 février une conférence d'Alain Romestaing : "Jean Giono et la nature". Une cérémonie de clôture permettra la présentation des meilleures capsules vidéos réalisées par les étudiants pendant le programme. Merci et bravo à Davide Vago de contribuer ainsi au rayonnement de Giono dans son "autre pays", l'Italie... Samedi 13 mars 2024 à 14h30 au Centre Giono à Manosque : évocation d'Elise Giono, par Sylvie Gest24/2/2024
A l'occasion de la Journée internationale des droits de la femme, le Centre Giono de Manosque propose une évocation d'Elise Giono, épouse de l'écrivain, dont la présence discrète et irremplaçable permit l'éclosion et l'épanouissement de l'oeuvre et du talent de l'écrivain pendant près de cinquante ans. La personnalité et le rôle d'Elise seront évoqués par Sylvie Gest, documentaliste du Centre Giono et de l'Association des Amis de Jean Giono. Entrée gratuite sur réservation au 04.92.70.54.54 Elise-Marie Maurin (1897-1998), devenue "Mme Giono" en 1920 [photo coll. part. Association des Amis de Jean Giono, reproduction interdite]
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Gaspard Koenig s’est vu décerner le Prix Giono 2023 par Paule Constant, présidente du jury, et Sylvie Giono. Au-delà de son originalité et de sa qualité d’écrivain (de philosophe aussi, animateur du groupe de réflexion« GénérationLibre »), la connaissance et la familiarité qu’entretient Gaspard Koenig avec l’œuvre de Giono justifiaient pleinement ce choix. Le roman primé, Humus (éd. de L’Observatoire, 2023, 380 p., 22€), multiplie d’ailleurs les clins d’œil à l’œuvre de Giono, en particulier à Un roi sans divertissement. À l’occasion d’une chasse nocturne aux vers de terre (à la lumière des lampes-torches de leurs téléphones portables !), un des deux héros de Humus, Arthur, se souvient ainsi d’un livre dont la lecture l’avait troublé :
« La vie nocturne s'éveillait dans la forêt. Les chouettes effraies prenaient leur envol en poussant de longs chuintements et les rongeurs se carapataient dans les fourrés. Arthur se sentait apaisé. Cette ambiance lui rappelait une scène de livre. Une battue au loup, l'hiver, quelque part dans un village perdu des Alpes. Des centaines de villageois en armes avançant dans la neige et agitant leurs crécelles. La traque qui progresse, lentement et inexorablement. L'ambiance légère de bonne camaraderie. La bête qui se révèle par son absence, qui s'exprime par son silence, qui s'impose par ses ruses. La peur qui surgit, absurde et tyrannique. Les flambeaux qu'on apporte à la tombée de la nuit. Le découragement qui point. Les traces qui se précisent. Le cercle des hommes qui se referme du côté de la muraille. La bête acculée, tranquille, attendant son destin. La paix, soudain. Le commandant de louveterie qui s'avance et tire deux coups de pistolet en même temps. Le sang sur la neige. La mort. Et cet affreux sentiment que l’essentiel, dans toute cette mise en scène, était de se divertir… ». |
Humus est le récit désopilant (mais tragique aussi) des mésaventures de deux jeunes « bifurqueurs », écolo-idéalistes en rupture de ban d’AgroParisTech, qui rêvent de refaire le monde avec le concours des lombrics, et d'échapper ainsi à un « système » dont ils finiront par être les victimes. On rit beaucoup à la lecture de cette fable (ou satire ?) écolo-environnementaliste que Giono aurait sans nul doute appréciée, tant elle nous fait réfléchir aussi sur la « marche du monde »…
Gaspard Koenig apprécie beaucoup l’œuvre de Giono, comme il a eu l’occasion de le rappeler lors de la présentation qu’il a faite de son dernier livre le 9 décembre chez nos amis Isabelle et Marc Gaucherand à la librairie « Le Bleuet » à Banon, en présence de Sylvie Giono (notre photo) qui ne cachait pas son enthousiasme pour ce roman… Gaspard Koenig (dont le roman vient entretemps d’être à nouveau couronné, cette fois par le Prix Interallié) sera l’invité d’honneur des prochaines Rencontres Giono en août à Manosque. |
Éditorial • Jean-Yves Laurichesse Hommages à Jacques Mény • Jean-Yves Laurichesse, Christian Morzewski, Jacky Michel, Alain Bauer, Marie-Anne Arnaud-Toulouse, François de la Bretèque Un article inédit de Jacques Mény • « Lectures politiques de Jean Giono (1) » Les cinquante ans de l’Association • Christian Morzewski : « Cinquante ans d’histoire de l’association des Amis de Jean Giono » Célébration de l’amitié • Jacques Le Gall : « L’amitié dans l’œuvre romanesque de Jean Giono » • André Poggio : «“ Adieu, Giono ! ” ou L’amitié avec Albert Marchon » • Michèle Ducheny : « Georges Navel, Jean Giono et Lucien Jacques » • Blanche Buffet : « Une belle amitié : Jean Giono, Bernard Buffet et Pierre Bergé » • Pierre Bergé : « Pour saluer Giono », inédit Mémoire et amitié en images • En mémoire de Jacques Mény • Quelques souvenirs des Journées/Rencontres Giono • Une belle amitié : Jean Giono, Bernard Buffet et Pierre Bergé Inédits de Jean Giono • Journal inédit : Carnet « novembre 1959/1/61 - Bataille de Pavie op. 42 » • Amy Laborde : « Giono à la question », réponses de Giono au questionnaire d’une doctorante américaine, 1967 Jeune recherche gionienne • Annabelle Marion : «La “renaissance” de Giono » • Anne-Aël Ropars : « Jean Giono, fragments d’une poétique » Année gionienne 2021-2022-2023 |
Étrange ! Sur un disque récent d’un duo de musiciens belges que j’ai entre les mains un titre m’interpelle : « Giono ».
Giono a été adapté ou évoqué au cinéma, au théâtre, en bande dessinée, en peinture, en chanson… mais pas encore, à ma connaissance en tout cas, en musique… Sauf peut-être par Miquèu Montanaro pour Prélude de Pan. C’est donc ce que vient de faire le pianiste Pierre Anckaert, dans ce morceau intitulé « Giono » sur le disque – Éphémère – qu’il a réalisé avec le flûtiste Stefan Bracaval…
Giono a été adapté ou évoqué au cinéma, au théâtre, en bande dessinée, en peinture, en chanson… mais pas encore, à ma connaissance en tout cas, en musique… Sauf peut-être par Miquèu Montanaro pour Prélude de Pan. C’est donc ce que vient de faire le pianiste Pierre Anckaert, dans ce morceau intitulé « Giono » sur le disque – Éphémère – qu’il a réalisé avec le flûtiste Stefan Bracaval…
Et pourquoi donc ? Parce que, âgé d’une quarantaine d’années, il avait découvert Un de Baumugnes… et que la lecture du roman l’avait marqué au point de « retrouver du Giono en lui ». Ce sont ses propres mots quand nous avons bavardé pendant l’entracte du concert de dimanche dernier au club de jazz « Heptone » en Brabant wallon.
Voilà les quelques lignes que Pierre Anckaert m’a écrites pour préciser sa démarche :
« J’ai rencontré Giono par hasard. Il était intercalé parmi d’autres auteurs dans une cabane à livres à Laeken [Bruxelles]. J’ai été intrigué par la couverture aquarelle en format livre de poche. À la première lecture sa poésie m'a d’emblée séduit. Et donc naturellement son écriture a laissé ses traces dans mon travail en tant que musicien-compositeur. La découverte de Colline et de Refus d’obéissance par la suite n’a que renforcé mon estime pour cet auteur. »
Si vous voulez en savoir plus sur cette musique inspirée par Giono, découvrez Éphémère, le nouvel album de Stefan Bracaval et Pierre Anckaert (https://www.stefanbracaval.com)
Voilà les quelques lignes que Pierre Anckaert m’a écrites pour préciser sa démarche :
« J’ai rencontré Giono par hasard. Il était intercalé parmi d’autres auteurs dans une cabane à livres à Laeken [Bruxelles]. J’ai été intrigué par la couverture aquarelle en format livre de poche. À la première lecture sa poésie m'a d’emblée séduit. Et donc naturellement son écriture a laissé ses traces dans mon travail en tant que musicien-compositeur. La découverte de Colline et de Refus d’obéissance par la suite n’a que renforcé mon estime pour cet auteur. »
Si vous voulez en savoir plus sur cette musique inspirée par Giono, découvrez Éphémère, le nouvel album de Stefan Bracaval et Pierre Anckaert (https://www.stefanbracaval.com)
Michèle Ducheny